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Timac Agro innove pour cultiver des végétaux sur la Lune

En partenariat avec le Cnes, Timac Agro a développé des spires en régolithe ("poussière de lune") et matériaux biosourcés pour produire des légumineuses sur la Lune puis sur Mars.

Le Cnes et Timac Agro France ont signé un partenariat de cinq ans en vue d’assurer l’autonomie alimentaire des astronautes sur la Lune puis sur Mars.

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« Le modèle agricole français a été choisi pour nourrir demain les astronautes internationaux sur la Lune et Mars », s’est félicité Maylis Radonde, directrice développement produits et communication de Timac Agro France auprès de la presse, le 7 juillet. En effet, le Cnes (Centre national d’études spatiales) a choisi Timac Agro France pour travailler cinq ans sur le projet Vroom (Vegetables and roots on moon), issu du programme Spaceship FR.

« L’ambition est grande ; permettre aux astronautes qui iront sur la Lune de cultiver des végétaux pour couvrir leurs besoins nutritionnels durant ces missions longue durée. Le premier métier qu’on demandera de faire à un astronaute sera d’être agriculteur », appuie-t-elle.

Des légumineuses dans des conditions extrêmes

Sur des missions lointaines, les plats à réchauffer et produits lyophilisés sont trop coûteux pour être embarqués et les produits carnés ou laitiers inadaptés. « Des gélules avec tous les nutriments nécessaires auraient pu être une solution, mais le Cnes a insisté pour que des végétaux soient cultivés, explique Maylis Radonde. Lors de ces missions longue durée, avoir de la verdure est essentiel pour la santé mentale. » Ainsi, Timac Agro s’est concentré sur des cultures riches en protéines : les légumineuses.

« Produire des légumineuses, ce n’est pas aussi facile que planter et récolter une salade. Il faut être capable de les conduire sur plusieurs mois et jusqu’à maturité des grains », relève Sylvain Pluchon, Directeur R&D nutrition végétale au Centre mondial de l’innovation du groupe Roullier. De plus, pour répondre aux impératifs de durabilité et d’ultrasobriété du Cnes, Timac Agro a dû s’adapter à des contraintes de production extrêmes ; peu d’eau, peu d’électricité, peu d’espace et peu de nutriments.

Les racines d’un maïs enroulées dans 10 cm

Le spécialiste breton a ainsi développé la « spire » en régolithe ("poussière de lune") et matériaux biosourcés. Sa forme, inspirée de celle de l’ADN, permet de contenir un système racinaire en un minimum d’espace. « On a enroulé en 10 cm le système racinaire (1,2 m) d’un maïs de 2,5 m », témoigne Sylvain Pluchon. Les racines à l’air libre sont alimentées par un flux de liquide nutritif de façon intermittente.

Une économie d’eau, mais aussi d’énergie, puisqu’il n’y a pas besoin d’une pompe de bullage. De plus, sa paroi rugueuse a une double fonction ; maintenir l’hydratation des racines et représenter un point d’accroche pour les microorganismes favorables à la croissance des plantes. Cette spire entièrement compostable sera créée sur place via une imprimante 3D.

Bientôt des tests en conditions réelles

En 2024, les expérimentations seront réalisées grandeur nature au Cnes, à Toulouse, via un démonstrateur créé pour reproduire la base lunaire. « Ce projet va nous permettre de faire de grands sauts technologiques pour l’agriculture de demain sur Terre, se réjouit Maylis Radonde. En effet, le partenariat avec le Cnes nous donne accès à des technologies que nous n’avons pas l’habitude d’utiliser et nous permet de travailler en conditions extrêmes. C’est une réelle opportunité pour creuser des pistes d’innovations qui seront utiles demain, sur Terre. »

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